Chômage structurel

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Départ entreprise et complémentaire santé

Pour les économistes, le taux de chômage structurel d’une économie est le niveau atteint lorsque l’économie est à son niveau d'équilibre.

Il ne peut donc pas être expliqué par une insuffisance de l'activité économique contrairement au chômage conjoncturel engendré par un cycle de décroissance.

L’existence du chômage structurel résulterait de l'inadéquation entre l'offre et la demande de travail.

Composition du chômage structurel

Le niveau du chômage structurel français est un sujet de débat que les économistes ne parviennent pas à trancher. Les pourcentages avancés varient entre 5 et 10 %. Ce chômage structurel est la somme de 3 composantes : le chômage frictionnel, le chômage classique et le chômage volontaire.

Le chômage frictionnel

  • Il est constitué par les personnes cherchant un emploi pendant une courte durée.
  • Il correspond à la part incompressible du chômage structurel.
  • C’est un élément usuel du fonctionnement du marché du travail.

Bon à savoir : dans les années 1960, l’économiste Milton Friedman (économiste libéral) a montré que, même si le marché est à l’équilibre, un taux de chômage frictionnel lié au marché du travail est inéluctable. Il rend impossible un équilibre complet entre l’offre et la demande. Selon lui, cette situation est notamment provoquée par le fait que certaines entreprises en situation de monopole proposent des salaires trop bas alors que certains travailleurs exigent des salaires trop élevés. Plus ces facteurs s’accentuent plus le taux de chômage « structurel » progresse.

Le chômage classique

Il regroupe les personnes qui souhaiteraient disposer d'un emploi au salaire minimum en vigueur, mais qui restent sur la touche du fait d'une productivité potentielle jugée déficiente par d’éventuels employeurs.

Le chômage volontaire

Il regroupe les personnes susceptibles de trouver un emploi, mais préférant ne pas travailler pour des raisons qui leurs sont propres.

Bon à savoir : les « trappes à inactivité » sont un des facteurs mis en avant pour expliquer ce chômage volontaire. Il s’agit de la situation dans laquelle se trouvent des chômeurs qui verraient leurs revenus faiblement augmenter, voire diminuer, en cas de retour à l'emploi et qui, pour cette raison, regimbent à trouver un emploi. C’est afin de lutter contre cette situation qu’avait été crée le RSA d’activité (aujourd’hui remplacé par la « prime d’activité »).

 Il est difficile d'évaluer l'importance relative de ces deux derniers types de chômage dans le chômage structurel.

Chômage structurel et évaluation

L'évaluation du chômage structurel est un enjeu essentiel pour la politique de l'emploi.

Bon à savoir : selon une étude de Natixis réalisée par l’économiste Patrick Artus en 2014, le taux de chômage structurel de la zone euro est de l’ordre de 9,5 %, à comparer un taux de chômage « global » de 12 %. Le chômage pouvant être corrigé grâce au redressement de la demande n'est donc que de 2,5 %.

Type de méthode d'évaluation

Pour mesurer le chômage structurel, les économistes utilisent une méthode d’évaluation statistique dite NAIRU (NAIRU pour : évaluation du chômage conjoncturel par l'intermédiaire du chômage non inflationniste).

Selon l’OCDE, cet indicateur correspond au taux de chômage d'équilibre vers lequel le chômage tend dans un environnement inflationniste maîtrisé. En d’autres termes, le NAIRU permet de mesure le taux de chômage au regard d’une inflation stable. Selon le NAIRU, quand le marché de l’emploi est équilibré, les salaires varient seulement en fonction de la productivité globale. Comme le taux de chômage ne peut être durablement inférieur au taux de chômage non inflationniste, ce dernier peut être assimilé au chômage structurel.

Bon à savoir : le calcul du NAIRU intègre aussi des éléments dits « non structurels » : taux d’intérêt, effet des cycles économiques, etc.

Utilisation de la méthode

Sans entrer dans le détail, il faut savoir que la méthode NAIRU peut être utilisée de 2 manières :

  • En établissant, pour le passé, une relation entre taux de chômage et croissance des salaires, puis en postulant que cette relation demeurera inchangée dans les années à venir.

Bon à savoir : l'exemple des États-Unis, où le taux de chômage est passé de 7,4 % à 4 % entre 1992 et l'an 2000 sans effet inflationniste, fait planer un doute sur la pertinence de cette approche.

  • Par la négociation salariale : le taux de chômage non inflationniste est alors évalué en prenant en compte plusieurs facteurs intervenant dans la détermination des salaires tels que le taux de chômage.

À noter : cette méthode présente aussi des difficultés, notamment parce que les facteurs qu’elle prend en considération sont difficiles à quantifier.

Bon à savoir : selon une étude de l’IFRAP (Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques), un think tank libéral, le taux de chômage structurel en France serait de 9,5 %, pour un taux de chômage de 10,3 %, soit une différence de 0,8 point (chiffres 2013). Selon l'IFRAP, ce faible écart-type révèle que le chômage français est principalement d’origine structurelle.

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